8è page
Il est 14 h 19.
Je n’ai plus les cheveux longs. Ils sont courts, très courts. La coiffeuse est
très sympa. Elle m’a mise vachement à l’aise. Elle m’a dit que c’était un carré
dégradé. Bref, je suis super contente. Je me sens vraiment bien. J’ai
l’impression que j’ai tourné la page de l’ancienne moi. C’est un peu bizarre a
expliquer, mais c’est comme si j’étais devenue le papillon. Si je suis sortie
de mon cocon, c’est que j’en avais besoin.
Ma mère dit que ça me fait plus femme. C’est vrai, mais je préfère dire plus mature. C’est pareil, mais c’est le mot femme qui me coince un peu. Je ne me considère pas comme une femme. Ou plutôt, j’apprends à le devenir. Mais je ne suis pas pressée. Je trouve ce terme trop fade. Ma mère dit que cela fait une éternité qu’elle ne m’a pas vue comme ça. Même pour mon bac, je n’étais pas aussi contente. C’est vrai, elle à raison, je ne sais pas pourquoi, je n’arrive pas a me l’expliquer. Et je n’arrête pas de me regarder dans tous les miroirs, de remettre les petites mèches. Tiens c’est tellement court, que je ne peux plus faire de queue de cheval. C’est pour tout dire. Mais maintenant il va falloir que je fasse un léger brushing, mais ça va, ils sont courts, c’est plus facile.
Je suis toute folle. C’est dingue ce qu’une coupe de cheveux peut faire. Je me sens plus sûre de moi, prête a conquérir n’importe quoi, n’importe qui. C’est fou, je ne me suis jamais sentie comme ça. Maman a raison. Elle est contente que cela me plaise à ce point. La 1e fois que maman a été chez le coiffeur, elle avait détesté, alors elle ne s’attendait pas à une telle réaction de ma part. Je devrais chercher dans le dictionnaire des synonymes les adjectifs qui ressemble à extase. Tu vois, c’est grandiose. Pour ne pas parler que de moi, il faut que tu saches que maman aussi c’est fait couper les cheveux. Une coupe très courte. Encore plus que moi. C’est tellement court, que c’est une coupe à la garçonne. Mais cela lui va tellement bien ! C’est extra, elle est encore plus belle comme ça.
Voilà cette journée je ne l’oublierais pas de
sitôt, ça c’est sur. Maintenant je suis prête a aller à G*** et je suis
même pressée. Je me sens sûre aussi. Ouais je sais que
c’est zarbe, mais bon c’est comme ça et pas autrement. Simple et complexe,
comme la vie. En faite, j’ai hâte de faire pleins de choses, de sortir, de me
montrer. C’est bête, mais je m’adore avec cette tête là.